A GAME OF THRONES - Qarth city market panorama

(note: cette critique est à prendre globalement au second degrés alors ne me lapidez pas pour ce que vous allez lire en voulant défendre l'honneur du Sieur Krukof!)

Bon ben voilà, commençons déjà par le paradoxe innommable "critiquer l'incritiquable"!
Petit point d'étymologie appliquée (merci à l'ami Wikipedia): critique= "Du latin criticus, issu du grec ancien κριτικός kritikos (« capable de discernement, de jugement ») apparenté à κρίσις crisis (« crise ») ; dérivé du verbe krinein (« séparer », « choisir », « décider », « passer au tamis »).
J'en reviens donc à mon entrée en matière: quel être sensé, doué d'une once de sentiment, d'humanité et de toutes ces belles choses, longuement louées par les romantiques, les Henri Beyle et les vampires scintillants qui font de nous des humains doués de sensibilité, serait encore capable du plus infime sens du discernement devant une telle tuerie graphique ?!

Plus encore, l'ami Krukof est-il doué d'un brillant sens de l'humour (tendance sarcasme, humour noir et ironie flagellante) ou est-il malheureusement atteint d'un horrible syndrome de manque de confiance-en-soi-pardon-Votre Honneur-c'est-mon-autre-moi qui s'exprime par mon crayon, pour seulement oser imaginer qu'il soit humainement possible de critiquer le petit chef-do'euvre qu'il nous offre ? Le pire dans cette histoire c'est qu'il se paye quand même le luxe de ne faire QU'UN travail au crayon, sans couleurs, sans une véritable finition et que cela reste admirable en tous points!

La question est, Mesdames et Messieurs les jurés, a-t-il décidé de dégoûter à vie la pauvre communauté de dA en nous proposant chaque fois de nouveaux panoramas toujours plus beaux, impressionnants et détaillés ? Est-il cruel à ce point ? Ou est-il un maître (que dis-je un dieu!) bienveillant, nous amenant à toujours nous surpasser dans l'espoir (ah ah ah ah ah, la bonne blague) qu'un jour nous aussi nous arrivions à l'ongle de son petit orteil gauche ?

Tentons une approche (prudente, la beauté tue!) un tantinet plus professionnelle et objective (re-ah ah ah ah ah, la bonne blague) de l'oeuvre Krukofienne:
ce qui frappe de suite dans ce panorama c'est la composition elle-même qui de nous plonge directement dans l'action, dans l'ambiance, l'artiste ayant joué avec les différent plans pour nous offrir plusieurs niveaux de lecture: nous ne regardons pas une scène de marché, nous la VIVONS! On se sent happé par ce travail, en totale immersion, on ne peut s'empêcher d'avoir envie de jeter un coup d'oeil aux marchandises proposés, lever la tête vers le ciel où de noirs corbeaux tournoient, nous demandant quels sombres présages ils apportent avec eux, peut-être même glisser une petite pièce à ce pauvre hère qui fait la manche... Les bâtiments ajoutent à la personnalité de cette scène, de ce décor car ils ont leur propre charisme, leur propre cohérence, ils sont au moins aussi importants (culturellement, historiquement, fantastiquement!) que les personnages. Pour peu, on entendrait presque les murs répercuter le brouhaha typique de ce genre de lieux, les voix véhémentes, les accords âprement négociés, les rires suite aux derniers ragots. La profusion de détails n'est en rien une gêne, Krukof (sale bête, il assure!) a tout merveilleusement dosé pour que le regard ne soit pas égaré, qu'il glisse d'un personnage, d'une structure à une autre et l'on retiendra l'incroyable diversité des faciès, des physionomies, cette scène s'inscrivant dans la plus pure tradition cosmopolite des univers fantasy.

Bon en définitive, vous l'aurez compris, j'exècre et j'adore le talent de Krukof <img src="e.deviantart.net/emoticons/w/w…" width="19" height="19" alt="" data-embed-type="emoticon" data-embed-id="198" title="Worship"/>
(et il y a une étoile en moins parce que 1) je suis méchante et mauvaise joueuse 2) ça manque de bleu (private joke) 3) y'a un raccord digital sur la poterie de gauche où est perché le corbeau, ouh le tricheur!)